Ultramarines, le film que tous les fans et hobbiistes de l’Adeptus Astartes attendaient. Alors c’est sombre, mais pas trop, c’est gore et bourrin, mais pas trop non plus, c’est gothique, un peu, et le plus important, il y a des Spaces Marines, enfin, quelques uns. Bon franchement, autant le dire tout de suite, je suis resté un peu sur ma faim, c’est vrai quoi, normalement « dans le 41e millénaire, il n’y a que la guerre », et quand on connaît un peu le hobby GW et l’univers de WH40k, c’est presque légitimement que l’on s’attend à voir débouler des hordes de xenos, des légions de démons, et des compagnies entières (j’irais pas jusqu’au chapitre) de Spaces Marines. Ouais, sauf que là, on est loin d’avoir les 2000 points moyens d’une armée sur la table, pour le coup il faudra se contenter d’une quinzaine de marines tout au plus, à savoir une escouade tactique, un médic, un capitaine, un chapelain, et un land speeder.
Alors certes, on pourra dire que vu qu’il y a peu de personnages, on peut se concentrer dessus et les creuser… mouais, ben c’est pas tout à fait ça non plus, mais on voit qu’il y a eu quand même quelque chose de fait à ce niveau-là, donc on pardonne (et puis de toute façon les SM, c’est des soldats, on s’attend pas à ce qu’ils fassent preuve de personnalité outre-mesure, gare à l’hérésie).
Pour ce qui est du scénario et de la réalisation, il y a quelques trucs sympa, mais là encore ça ne casse pas trois pattes à un canard comme on dit. Pour le scénario, c’est clair que c’est pas là qu’on attendait le film, il tient donc sur un post-it, accumule les clichés attendus et même quelques longueurs. Ça commence à faire beaucoup, mais là aussi on pardonne. Et puis avec l’univers que l’on connaît, on veut du bolter, de l’épée-tronçonneuse et de l’hémoglobine bien crade, pas un tord-boyaux de la tête. Donc du bolter (et même du bolter lourd) on a, de l’épée-tronçonneuse, on a aussi, quand à l’hémoglobine, ben on en a un peu mais on est bien loin d’un Gears of War si vous voyez ce que je veux dire (et même d’un Dawn of War si on veut rester dans l’univers). Les quelques scènes sanglantes sont plutôt courtes, et pour tout dire, ça tâche pas vraiment l’armure et les sceaux de pureté de nos Spaces Marines.
Enfin on regrettera aussi un peu la modélisation et l’animation, la première sur les visages, le reste étant quand même quasiment sans défaut, qui sont un peu trop déformés à mon goût, certes les guerriers de l’AA sont modifiés de partout etc, mais eux c’est leur première sortie, et les modélisateurs n’ont pas été avares de cicatrices et autres hydrocéphalies sur les crânes rasés de nos héros, un peu too much quoi. Pour l’animation, ce que j’ai trouvé dommage, même si dans l’ensemble ça passe plutôt pas mal, c’est que même si l’armure est encombrante, c’est un fait, on a vraiment l’impression des fois d’avoir affaire à des automates, les gestes sont lourd et manquent cruellement de dynamisme dans certaines scènes, alors que dans d’autres, on voit nos SM faire de l’escalade et des sauts qu’on aurait même pas imaginé possibles avec un tel amas de métal sur le dos, dommage donc ce manque d’homogénéité.
Pour finir, une petite chose qui aurait pu tenir du trait de génie, mais qui se révèle aussi un peu approximative, c’est le mélange 3D/dessin, certains plans faisant la part belle à la peinture. Ce n’est pas un mal en soi, mais on aurait souhaité que ça soit un peu moins flagrant, ou alors qu’on aille jusqu’au bout du parti-pris et qu’on en serve un peu plus.
Et j’ai failli oublier la musique, des chants grégoriens forts à propos dans cet univers gothique qu’est WH40k, et qui passent carrément bien, même quand il y a des dialogues. Ce n’est pas super développé mais bon, ce qui est fait à ce niveau passe très bien, alors ça va.
En conclusion, ce n’est certes qu’un premier film (enfin il y avait eu quelque chose de fait à l’époque reculée de la VHS, mais je n’ai pas eu l’occasion de visionner), alors on peut se dire qu’il faut être indulgent. Sauf que les lacunes sont bien là, et sur un format assez court (1h10) avoir des longueurs de 20 minutes, ça le fait pas. Qui plus est, quand on sait qu’il y a la série de jeux vidéos Dawn of War qui bat son plein, et qui est plutôt réussie, on peut s’attendre à avoir quelque chose d’au moins égal, c’est malheureusement loin d’être le cas, pour tout dire, les cinématiques de DoW premier du nom sont ô combien plus représentatives et immersives que ce film. Ultramarines est donc à voir pour les fans de l’univers de Games Workshop, mais il ne faut pas s’attendre à du grand spectacle.
Pour le film en lui-même, je vais dire : 6,5/10
Avec la déception du hobbiiste : 5,5/10
Moyenne : 6/10